La France rejette 164 000 t de PM2.5/an

Source : European Environment Agency

Depuis quelques années, la prise de conscience sur la pollution de l'air est devenue une réalité.

Ce communiqué a un but informatif nécessaire à une prise de conscience rapide et collective.

En changeant nos habitudes de consommation rapidement, la France pourrait rentrer dans les objectifs fixés par l'OMS d'ici 2030, ce qui est loin d'être actuellement le cas.

164 000 tonnes de particules fines PM2.5 rejetées par la France en 2017

Début juillet, l'Agence Européenne de l'Environnement rendait son rapport sur les émissions nationales de particules fines PM2.5 en 2017. La France et l'Italie occupent largement en tête les deux premières positions avec 164 000 tonnes de particules fines PM2.5 émises durant l'année.

Avec 20 tonnes émises de moins que ses deux voisins européens, la Pologne obtient le 3ème bilan le plus négatif de l'année. La Roumanie, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Allemagne suivent de près avec pas moins de 100 000 tonnes émises en 2017.

D'où proviennent les particules fines PM2.5 qui sont rejetées ?

Les particules fines PM2.5 sont en grande partie émises par le réseau domestique. Autrefois, le transport routier était une source majeure d'émissions de CO2, mais l'introduction de convertisseurs catalytiques a réduit significativement ces émissions.

Alors que l'utilisation de feux d'artifice, la consommation de tabac et les feux ouverts de déchets verts et autres ne représentent que 2% des rejets domestiques de PM2.5, 43% sont dus à la combustion des appareils de chauffage : chaudières, foyers fermés et ouverts, cuisinières, etc ce qui représente pas moins de 70 000 tonnes en 2017.

Il est à noter que les émissions de particules fines ont connu une baisse significative depuis les années 1990, mais restent à un seuil trop élevé en matière de sécurité sanitaire pour la population.

L'autre moitié des émissions de particules fines PM2.5 observées durant l'année 2017 est partagée respectivement entre l'industrie manufacturière, les transports routiers, les déchets, l'énergie utilisée dans les industries et l'agriculture principalement.

Les transports non routiers ne représentent que 1,45% des particules fines PM2.5 émises avec 238 tonnes en 2017.

Quelles répercussions de la pollution de l'air sur la population ?

En novembre 2018, l'Agence Européenne de l'Environnement publiait son rapport complet intitulé "Air Quality in Europe - 2018 report". Il donnait alors une vision globale et précise des effets de la pollution de l'air sur la population européenne.

En 2015, les particules fines PM2.5 sont directement responsables de 35 800 morts prématurées, ce qui en fait le troisième pays européen où ces particules sont les plus destructrices. Avec 48 000 morts prématurées dû à la pollution de l'air cette année-là, cela représente un total de 80% juste pour les particules fines PM2.5, il y a urgence à réagir.

En regardant au niveau européen et des 41 pays concernés par cette étude, 10% des personnes mortes l'ont été dans l'hexagone.

Des études très récentes tendent aussi à prouver que ces chiffres ont largement été sous-estimés, passant de 48 000 à 67 000 en France. Beaucoup plus que l’estimation de 48 000 morts retenue depuis quelques années par Santé publique France et reprise dans toutes les communications officielles. Source : Le Monde

La France respectera-t-elle ses engagements en matière de réduction d'émission de PM2.5 ?

La directive sur les plafonds d'émission nationaux (NEC) fixe des engagements nationaux de réduction des émissions pour les États membres et l'UE pour cinq polluants atmosphériques importants : les oxydes d'azote (NOx), les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM), le dioxyde de soufre (SO2), l'ammoniac (NH3) et les particules fines (PM2.5). Ces polluants contribuent à la mauvaise qualité de l'air, ce qui entraîne des impacts négatifs importants sur la santé humaine et l'environnement.

Une nouvelle directive sur les plafonds d'émission nationaux (2016/2284/UE) est entrée en vigueur le 31 décembre 2016. Remplaçant la législation antérieure (directive 2001/81/CE), la nouvelle directive NEC fixe des engagements de réduction des émissions pour 2020 et 2030 pour cinq principaux polluants atmosphériques. La nouvelle directive transpose les engagements de réduction pour 2020 convenus par l'UE et ses États membres au titre du protocole de Göteborg révisé de 2012 au titre de la convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance (convention LRTAP).

Le rapport 2019 de la NEC sorti le 28 juin 2019 nous apprend deux choses :

  • Pour respecter les engagements de réduction de l'UE de pollution pour 2030, les particules fines PM2.5 devront être réduites de 36% par rapport aux chiffres de 2017.
  • Si elle n'effectue pas un changement rapide, la France fera partie des 16 pays de l'Union Européenne qui ne respecteront pas les engagements de réduction d'émission de particules fines PM2.5 d'ici 2030.

En 2017, les plus gros émetteurs de PM2.5 étaient l'Italie, la France et la Pologne.

Bien que les émissions de PM2.5 dans l'UE aient diminué de 28% depuis 2000, la tendance récente est moins positive. De 2015 à 2016, les émissions n'ont diminué que de 1% alors qu'entre 2016 et 2017, les émissions de l'UE de PM2.5 ont augmenté de 0,4%.