C'est quoi le gaz NO2 (dioxyde d'azote) ?

Bienvenue dans notre dossier complet sur la pollution de l'air, avec aujourd'hui un focus sur le dioxyde d'azote NO2.

Chez R-PUR, nous sommes persuadés qu'une compréhension globale de la pollution de l'air permettrait de faire évoluer les mentalités plus rapidement.

Nous avons donc à cœur d'expliquer simplement quel est ce gaz visible et odorant qui fait beaucoup de dégâts à notre organisme.

Vous pouvez aussi retrouver notre dossier complet pour comprendre facilement la pollution de l'air.

 

Qu'est-ce que le dioxyde d'azote ? Définition et mesure.

Appelé dioxyde d’azote, le No2 fait partie de la famille des oxydes d’azote, No. Ses deux membres, monoxyde et dioxyde d’azote constituent les polluants majeurs de l'atmosphère terrestre.

C’est un précurseur de nombreux polluants secondaires nocifs, tels que l’ozone et les particules fines.

Le NO2 est défini par sa composition chimique, No 2.

Le gaz NO2 est facilement reconnaissable puisqu’il est visible et odorant.

En effet, on le reconnaît par sa couleur brun-rouge et par son odeur âcre et piquante caractéristique.

C’est une odeur qu’on retrouve typiquement dans les rues polluées par la circulation automobile.

Puisque, entre vous et nous, les schémas d'atomes que l'on voit en chimie au collège ne sont pas très parlants, voici à quoi ressemble réellement le gaz No2 :

 

Au quotidien, pour déterminer si l’atmosphère est polluée, nous nous basons sur l’AQI qui est l’Index de la qualité de l’air.

L’AQI est calculé en prenant en compte les mesures des six principaux polluants, dont les PM10 et PM2.5 notamment : le NO2 est le gaz le plus polluant de cet index.

 

D'où vient le gaz NO2 ?

Commençons tout d'abord par une approche théorique.

Concrètement, la formation de No2 en chimie résulte d'une transformation de l'azote présent dans l'air (l'azote représente 80% de l'air que nous respirons).

Cet azote, sous de hautes températures, va s'oxyder et, au contact de l'oxygène, se transformer en gaz No2.

En pratique, ce gaz est principalement produit par les moteurs à combustion interne (en grande partie au diesel) et les centrales thermiques.

Les voitures et les industries en sont donc les plus grands responsables.

Le No2 n'est donc pas innocent quant au fait que le trafic routier est souvent pollué, particulièrement aux heures de pointe. Ce dernier contribue d'ailleurs en grande partie à la formation du smog (nuage de pollution).

D’ailleurs, l’organisation AirParif réalise en 2019 sa 5ème édition de la journée sans voiture en région parisienne afin d’observer la corrélation entre le dioxyde d’azote et le trafic urbain.

 

 

La diminution la plus marquée a été de -45%, en moyenne sur la durée du dispositif, donc sur une journée.

Grâce à cette étude, nous connaissons la corrélation entre le trafic routier et la concentration de No2 dans l'air. Il existe cependant d'autres lieux d'exposition aux NO2 moins soupçonnés.

 

Où sommes-nous le plus exposés à la pollution aux NO2 ?

Nous savons donc désormais que les principaux responsables sont les voitures, et qu’on observe les plus fortes concentrations sur le trafic routier.

Ainsi, ce sont les populations qui vivent à proximité des grands axes routiers qui subissent le plus la pollution.

On peut aussi être exposé à la pollution chez soi, si l'on possède des appareils électroménagers fonctionnant au gaz.

On parle ici d'appareils tels que les gazinières, chauffe eau et poêles à pétrole.

On peut aussi y être exposé depuis chez soi si l'on est fumeur : le No2 est aussi produit par la fumée de cigarette.

Vous n'en douterez pas, ce gaz est donc toxique. Ce qui est plus étonnant est que ce gaz est non seulement toxique pour l'homme, mais aussi pour notre environnement.

 

Quels sont les dangers pour la nature ?

Le gaz rouge-brun toxique qu'est le No2 présente non seulement des dangers pour l'homme mais aussi pour notre environnement.

En effet, une fois dans l'atmosphère, le dioxyde d'azote va se transformer en acide nitrique qui va retomber au sol et notamment sur la végétation.

Ce processus va contribuer à l'acidification des sols, et des lacs, et à la formation de pluie acides.

Le No2 transformé en acide nitrique peut également abîmer les métaux en les corrodant et les vêtements en en décolorant le tissu.

Le dioxyde d'azote, in fine, cause de lourdes pertes aux arbres et à la culture, et même à nos constructions.

Les conséquences sont telles que certains monuments connus de tous, comme le Taj Mahal, se voient détériorés.

On explique ce phénomène par le fait que les pluies acides vont non seulement venir jaunir et ternir la façade des bâtiments, mais en plus en en érodant la pierre, en commençant par les sculptures les plus fragiles.

Un exemple également très connu est le Colisée, en Italie.

 

 

Le dioxyde fragilise donc les bâtiments, les métaux, les arbres : on peut alors se demander ce qu'il en est de nos poumons.

 

Le dioxyde d'azote est-il dangereux pour la santé ?

Le dioxyde d'azote et les No en général peuvent détériorer nos conditions respiratoires.

En effet, de par sa très petite taille ce gaz va pénétrer dans les plus fines ramifications respiratoires.

Sa toxicité va favoriser les problèmes respiratoires chez les personnes déjà fragiles, comme les asthmatiques, et les enfants.

Les enfants sont d'autant plus touchés car ils respirent plus vite que les adultes, joint au fait qu'ils sont de plus petite taille, plus bas, et donc plus proches des pots d'échappement des voitures.

Les cas d'exposition importantes peuvent provoquer des intoxications de l'appareil respiratoire aigus comme les toux, dyspnée (gêne respiratoire), et hémoptysies (rejet de sang lors d'un effort de toux).

Pour finir, selon Olivier Blond, président de l'association Respire, tous les cancers du poumon qui ne sont pas liés à la cigarette sont liés à la pollution de l'air ambiant.

Quand on sait que la fumée des véhicule diesel comporte les mêmes gaz toxiques que la cigarette, comme le No2, ce constat paraît évident.

On sait à présent qu'une exposition en milieu urbain est désormais quasi inévitable.

On sait aussi les effets du No2 sur la santé, en cas d'exposition plus ou moins importantes.

Voyons maintenant comment nous devrions réguler cette exposition, avec des chiffres concrets à l'appui.

 

Que préconise l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ?

Les directives européennes sont en accord avec l'Organisation Mondiale de la Santé sur ce point : la concentration moyenne annuelle de NO2 ne devrait pas excéder 40 µg/m3.

L'objectif est de protéger la santé publique.

Dans ce sens, il existe également une limite de concentration moyenne horaire : celle-ci est de 200 µg/m3.

Que ce soit en moyenne horaire ou annuelle, dépasser les limites de µg/m3 préconisées par l'OMS représentera un danger pour la santé humaine.

 

Comment s’en protéger ? Quid des masques antipollution ?

Lorsque la qualité de l’air n’est pas au rendez-vous comme lors d'épisode de pollution ou de pollen, de plus en plus de personnes concernées par le problème cherchent à se protéger.

Elles peuvent alors se tourner vers un masque antipollution. Il faut alors prendre en compte deux paramètres essentiels :

Efficacité : quels polluants mon masque va-t-il filtrer, et jusqu’à quelle taille ?

Herméticité : autrement dit, est-ce que l’air extérieur va rentrer dans mon masque ?

Par exemple, si 40% de l’air venait à rentrer dans votre masque qui est le plus efficace au monde, il n’y aurait pas un grand intérêt à en porter au milieu du trafic routier.

 

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